POINTE DE SALES

9 décembre 2013

MON SOLEIL d'HIVER

POINTE DE SALES 2497M

ROCHERS DE FIZ - Ht-Savoie – F

Par le pas de Sales

Départ à 880M (route enneigée mais faisable jusqu’au Lignon =(

Par Pimp Renelle

Début d'une saison de bonheur, restons positifs ! La vie est trop courte et sans vouloir la raccourcir, nous partons à la recherche de la poudre blanche, enivrante, fascinante... et parfois redoutable. En ce début de saison la neige est un luxe, la plupart des massifs sont dénudés et les pentes sud inskiables. Nous partons dans une combe assez réfrigérée et à l'ombre. Elle garde toute sa magie – sauvage et douce, innocente et diabolique - même si ce n'est pas une combe très skiable, la balade vaut le détour, heureux nous nous engageons (enfin, presque heureux, j’étais de très très mauvais poil, mais ce n’était qu'un petit détail). Au creux du vallon nous scrutons les cascades de glace en formation, quelques cigares ici et là – on passe notre chemin et on les laisse aux fumeurs invétérés – sans perdre de temps car notre chemin est long et les minutes comptées.

Nous arrivâmes au passage clé de notre balade - le pas de Sales - quelques barres rocheuses enneigées... on aperçoit le sentier d'été. Le peu de neige nous facilite la tache, malgré cela nous nous équipons lorsque nous arrivons à la main courante. Crampons et piolet, juste la corde qui restera dans le sac. Pour les plus habiles et ceux qui n'ont pas froid aux yeux ça passe avec les skis aux pieds et les battons à la main, mais nous jouons la carte de la prudence. Quelques glaçons affûtés sont suspendus comme par enchantement au dessus de nos têtes.

Les gardiens du passage nous dérobent le chemin, quelques vieux bouquetins en quête de gloire. Au bord de la vire, ils se dressent avec les pattes avant en l'air... c'est le rut ! Ciel !! L'un d'eux approcha et nous adressa la parole.

- Hei les gars !! Le passage est à 3.595.$ plus un acompte minimale de 10.000.$ !

- Ciel, c'est quoi ce souk ? Du offshore au pas de Sales ? Nous savons tous que la crise dure, mais là vous nous sciez le bout des skis !

- C'est ça ou rien !

Zut... je farfouille dans mon sac... tiens, je sors un pot de beurre de karité et de cire d'abeille...

- Maître Bouquetin, Seigneur des lieux ! Je vous propose humblement de vous graisser vos beaux sabots !!? Votre hiver et ceux de vos semblables, sera un hiver prospère, fertile et plein de cabrioles... qu'en dite vous ?

Ils se consultent entre eux, et sans attendre leur réponse nous nous précipitâmes dans la vire. Je leur ai laissé le pot et mon sac, ça les occupera pour un moment, je les récupérerais au retour – et voui il y avait un retour, mais nous avons toute l'aprèm pour réfléchir – nous passons discrètement.

Nous arrivons au plateau et prenons un peu plus d'altitude, mais un peu déconcertés, le parcours nous faisait revenir en arrière, le sommet nous semblait presque inaccessible avant le couché du soleil. Au niveau du plateau, il n'y a pas assez de neige. Et lorsque nous passons sur les lapiaz enneigés, le passage d'une paire de skis laissait des trous, la neige n’était pas encore tassée dans les interstices... encore quelques petits trous, et toujours des petits trous, des petits trous...

Plus loin dans la pente nous traversons le Temple des chamois et chamoises, à notre vue et à 200m de distance ils se sont débinés en courant. J'avais cherché la carte de protection de la faune et les zones interdites en France, mais ce fut peine perdu, contrairement à la Suisse, ça ne doit pas exister. Mais nous considérons que cette région devrait être exempte de skieurs et de randonneurs hivernaux. Nous les emmerdeurs du samedi (je ne sais pas s'il y a un jour de la semaine plus propice pour emmerder) mais nous étions de trop ! Sur ce, les pentes étaient larges et il y avait des replats plus haut, donc un peu d'espace pour nous tous.

Nous avons continué et le sommet se faisait désirer !

16h il fallait entamer notre descente, nous avions 1h pour parvenir à la voiture avant la nuit (mais 1h qu'en théorie). Quelques éclairages du couché de soleil, des couleurs, le jour qui s’achève... et la nuit qui débute.

- Zut, flûte... quelqu'un aurait une frontale ??

Il fallait récupérer les affaires que nous avions laissé un peu par tout lors de la montée, corde, piolet, crampons, sac, pot de beurre...

Question pertinente, les bouquetins de notre histoire, n'auraient ils pas des cornes luminescentes, un peu comme les lucioles qui brillent dans la nuit, cela nous rendrait terriblement service ? On a même demandé à la Lune, mais elle n'a voulu rien savoir. Enfin descendons, pas de temps à perdre... et qui vivra verra !!

Nos photos en intégrale

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